L'estime de soi
dans la psychologie analytique

La psychologie analytique s'inscrit dans une démarche d'analyse de l'inconscient individuel mais aussi collectif, considérant que le psychisme d'un individu est constitué aussi bien d'éléments de sa vie personnelle, que de représentations faisant appel aux mythes et symboles universels. Elle met en place un processus d'individuation afin que le sujet accède à son propre Soi, centre de son psychisme, de son être.

Les auteurs parmi les plus représentatifs
freud

Sigmund FREUD (1856-1939) étudie l'estime de soi dans ses rapports avec le narcissisme, qui consiste en l'amour que le sujet se porte à lui-même. Ce rapport n'est pas un concept à tonalité négative, il s'agit plutôt d'une dimension constructive et adaptative qui permet au sujet, en s'appuyant sur l'amour qu'il éprouve pour lui-même, d'aimer quelqu'un d'autre. Le manque d'estime de soi serait l'altération du sentiment d'amour et d'estime pour soi-même que ressent le sujet. L'objet d'amour, selon Freud, est un révélateur narcissique qui permet d'obtenir une gratification narcissique à travers autrui dans un jeu de miroir. Pour Freud, ne pas être aimé diminue le sentiment d'estime de soi, être aimé l'élève, et représente le but et la satisfaction dans le choix d'objet narcissique.

jung

Carl Gustav JUNG (1875-1961) étudie le Soi dans son ouvrage "Métamorphoses de l'âme et ses symboles" (1912). Son œuvre a d'abord été liée à la psychanalyse de Sigmund Freud, dont il fut l’un des premiers collaborateurs, et dont il se sépara par la suite en raison de divergences théoriques. Jung utilise le Soi pour désigner l'archétype qui structure la psyché. Le retrouvant dans toutes les mythologies et religions du monde, il s'agit du lieu virtuel où s'unifient le conscient et l'inconscient, permettant ainsi la réalisation de la personnalité authentique. Il a pour fonction de réaliser l'être et de maintenir le contact des différentes couches psychiques entre elles.

kohut

Heinz KOHUT (1913-1981) théorise et développe le concept de narcissisme préétabli par Freud. Kohut se dissociera ensuite de la position analytique freudienne. Selon Kohut, un narcissisme solidement établi confère à l'individu une confiance en soi suffisante pour permettre l'ouverture à l'autre dans sa différence. Dans le cas contraire, l'auteur décrit des accès de rage narcissique en réponse à une blessure d'amour-propre de la personne. Ces réponses peuvent prendre la forme de sentiment d'agression, de colère ou encore de pouvoir destructeur. Dans les racines de l'estime de soi que constitue le narcissisme, on trouve donc d'emblée la notion de comportement violent lié à un narcissisme défaillant. Kohut introduit aussi le terme d'empathie, qui occupe une place fondamentale dans sa pensée. Pour Kohut, cette notion d’empathie, d’identification à autrui, au sens quotidien de « se mettre à la place de...» est incontournable en matière de psychanalyse. La clinique psychanalytique passe par l’empathie du psychanalyste, il ne peut y avoir de recueil « objectif » de données psychanalytiques sans passage par le psychisme et la subjectivité de l’analyste ; toute donnée clinique comme toute interprétation implique l'empathie.

imprimer