Le concept de soi dans la philosophie

La connaissance de soi est une préoccupation déjà présente chez les philosophes grecs de l’antiquité. L’injonction « Connais-toi toi-même » est attribuée à SOCRATE (469-399 av. JC), qui pour lui signifiait qu’il faut atteindre la connaissance et la maîtrise de soi, et s’affranchir des spéculations idéologiques et des explications théologiques. Son fidèle disciple PLATON (427-347 av. JC) énonce dans son dialogue "Phèdre" : «Il est risible de s’occuper d’autre chose quand on s’ignore soi-même… Ne mène pas la vie d’homme qui ne s’interroge pas sur lui-même».

Dans ses déclarations très socratiques, le Bouddha GAUTAMA (560-480 av. JC) enseigna à dominer les passions, les désirs, les plaisirs sexuels, et à être motivé par la compassion et le service à rendre à autrui.

Au début de l’ère chrétienne, la conception stoïcienne a été développée par SÉNÈQUE (4-65), EPICTÈTE (50-125) et MARC-AURÈLE (120-180). Elle vante les bienfaits de l’examen de conscience, la maîtrise de soi faite du contrôle de ses passions, et la pratique de l’écriture de soi pour atteindre le bonheur et la sagesse. Cette conception resurgit avec MONTAIGNE (1533-1592) et DESCARTES (1596-1650), et a survécu jusqu’à nos jours.

La pensée chrétienne prend alors le relais de la philosophie grecque. SAINT AUGUSTIN (334-430) développe le langage de l’intériorité en exprimant dans son écrit « De vera religione » la formule suivante: « Au lieu d’aller dehors, rentre en toi-même…C’est dans l’homme intérieur qu’habite la vérité ». Pour SAINT AUGUSTIN, la vérité sur soi est un moyen de découvrir Dieu en soi.

Au XVII et XVIII èmes siècles, DESCARTES (1596-1650), MONTESQUIEU (1689-1755), VOLTAIRE (1694-1778), DIDEROT (1713-1784) et ROUSSEAU (1712-1778) considèrent que les religions sont facteurs d’obscurantisme et freins à la connaissance de l’homme. L’homme a le droit de penser par lui-même sans être influencé et l’homme est parce qu’il pense: « Je pense donc je suis». Ce courant s’attache à comprendre l’homme qui a de plus en plus conscience de ses capacités, de son pouvoir et de ses responsabilités.

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