Conseils pour une bonne estime de soi

Prendre le temps d’observer l’enfant

Regarder l’enfant dans ce qu’il est et pas seulement dans ce qu’il fait afin de connaître ses forces et ses faiblesses dans différents domaines : physique (force, endurance, souplesse…), intellectuel (curiosité, jugement, mémoire, raisonnement…), social (facilité de se faire des amis, capacité à partager, capacité de s’affirmer…), personnel (générosité, originalité, imagination, créativité…). Cette observation permet d’identifier que ce ne sont pas seulement les quelques domaines qui sont valorisés par les adultes proches de l’enfant qui le décrivent le mieux.

Parler à l’enfant de manière respectueuse

Voir les forces de l’enfant est une première étape, la seconde est de les souligner : prendre le temps de lui dire un mot gentil, qui lui fait comprendre que ses forces sont reconnues et qu’il est un être unique et fantastique. Ces mots sont comme des caresses pour lui; par contre, il y a des mots qui blessent, qui l’écorchent, qui sont autant de coups de poignard dans le coeur. Parler de façon respectueuse à l’enfant signifie de ne pas utiliser des sobriquets à connotation négative, même s’ils sont dits sans agressivité, de ne pas avoir recours aux critiques fréquentes, les remarques acerbes, les jugements à l’emporte-pièce. Ces façons négatives de s’adresser à lui nourrissent son monologue intérieur et lui donne le sentiment d’être différent des autres.

Souligner la valeur personnelle de l’enfant

Comprendre le pourquoi des émotions de l’enfant permet souvent d’identifier les raisons de ses attaques verbales, et reconnaître ses sentiments suffit souvent à lui redonner confiance en lui. Une façon d’éviter les attaques verbales consiste à utiliser le « je », c'est-à-dire parler à la première personne, surtout quand l’adulte est sur le point de perdre le contrôle de ses réactions face à des comportements négatifs de l’enfant. Une façon importante de souligner la valeur personnelle de l’enfant, est de lui montrer concrètement à quel point on l’apprécie et on l’aime. A chaque adulte de trouver sa manière personnelle d’avoir du plaisir et être complice avec l’enfant : cajoler, jouer avec, faire des surprises …

Ce qui est susceptible de renforcer
l’estime de soi de l’enfant

  • L’amélioration de l’estime de soi de l’adulte
  • Les encouragements, les félicitations et la mise en valeur des forces et aspects positifs de l’enfant
  • La stimulation de son développement, de l’accroissement de ses compétences et de ses forces
  • Le soutien à l’accès à l’autonomie, au sens des responsabilités, à la confiance
  • L’incitation à relever des défis à sa mesure
  • L’aide à la prise de conscience de ses habilités, de ses talents, de ses capacités, de ses progrès, et à l’apprentissage à partir de ses erreurs
  • Le respect de l’enfant
  • L’investissement dans la relation interpersonnelle avec l’enfant
  • Les paroles et les gestes de considération de l’enfant
  • L’acceptation inconditionnelle qui démontre à l’enfant qu’il est apprécié pour ce qu’il est au moment précis où l’adulte est avec lui
  • L’émerveillement devant ses réalisations et leur valorisation
  • La découverte de moyens pour pallier les lacunes, et l’apprentissage à vivre avec ses limites
  • Le temps consacré à l’écoute de l’enfant et aux activités avec lui
  • La possibilité donnée à l’enfant d’exprimer ses émotions
  • Les contextes qui lui permettent de faire des expériences et de prendre des responsabilités
  • L’accompagnement à la découverte de ses propres façons de résoudre ses problèmes
  • L’expression que l’enfant, et pas un autre, a été voulu, lorsqu’il est arrivé dans la famille
  • Des attentes réalistes face à ses capacités
  • L’incitation à ce qu’il contrôle lui-même ses agissements et répare ses torts quand il contourne les règles établies

Ce qui est susceptible de nuire
l’estime de soi de l’enfant

  • Une pauvre estime de soi de l’adulte
  • La surprotection qui confirme à l’enfant son incapacité et l’empêche de devenir autonome et responsable
  • Le manque d’investissement sur le plan de la relation interpersonnelle avec l’enfant
  • Le laisser-faire
  • Le manque de plaisir, de stimulation et de complicité avec l’enfant
  • L’inconstance dans l’application de la discipline
  • Les critiques constantes des proches et des amis
  • L’accent mis sur les difficultés plutôt que sur les forces
  • Les jugements négatifs, les étiquettes péjoratives, les paroles blessantes, dénigrantes, dévalorisantes, les humiliations et les qualificatifs dégradants
  • La perception des erreurs comme étant des échecs
  • Le découragement devant les difficultés rencontrées par l’enfant
  • L’utilisation de la comparaison et de la compétition
  • Les attentes et exigences disproportionnées des parents et de l’entourage de l’enfant à son égard
  • L’ambivalence, la négligence et la violence subies par l’enfant
  • La culpabilité
  • La non-acceptation de l’enfant
Pour plus de conseils et d'informations

L'Association de Promotion de la Santé par l'Intervention Sociale (France) a publié en 2011:

"Renforcer l'estime de soi chez les jeunes enfants"

à l'intention des parents.

Des fiches pratiques de propositions et d'animations

à l'intention des professionnels.

À voir sur www.yapaka.be :

Entretien avec Jean-Paul Matot, pédopsychiatre:
"Quand l'enfant apprend la citoyenneté"

Entretien avec Jean-Paul Matot: "L'enfant roi"

imprimer